Valoriser les dessins d’enfants
Pourquoi beaucoup d’adultes n’aiment-ils plus le dessin ?
Comment et pourquoi aider nos enfants à être à l’aise dans ce domaine ?
L’ouvrage « Apprendre à dessiner, dessiner pour apprendre » – A. Anning et K. Ring, Boeck, 2011, 2ème éd. – répond à ces questions (loin d’être anodines !). Pour les auteurs, « si les enfants ne sont pas encouragés à persévérer dans l’apprentissage du dessin, que ce soit à l’école ou à la maison, il est fort probable que leur capacité à dessiner se fige vers l’âge de 8 ans ». D’où les complexes de nombreux adultes en la matière ? Pendant trois ans, Anning et Ring ont suivi un petit groupe d’enfants dans leur apprentissage du dessin. Elles ont cherché à savoir ce qui les a encouragés (ou pas) à dessiner.
L’expression par le dessin permet aux jeunes enfants de représenter des récits personnels compliqués et de les communiquer ainsi aux personnes importantes dans leur vie. Pour entendre les messages véhiculés par les dessins des enfants, les adultes devraient éviter de les pousser trop vite vers la représentation symbolique du réalisme visuel. Pour les auteurs, il ne faut surtout pas « faire sentir aux enfants que le dessin n’est qu’une forme temporaire de représentation symbolique qui mène à la maîtrise d’une forme « supérieure » que seraient les lettres et les chiffres. L’importance du dessin devrait être reconnue en tant que telle et ainsi transmise aux enfants ».
Par ailleurs, Anning et Ring observent que, lorsque les enfants sont dans un contexte où ils peuvent jouer, transformer, détourner les objets, les dessins, ils prennent du pouvoir. Pour elles, si les parents valorisent les modes de représentation et d’apprentissage privilégiés par leur enfant, ils l’aideront à développer une image positive de lui-même en tant qu’apprenant.
Pendant trois ans, Anning et Ring ont suivi un petit groupe d’enfants dans leur apprentissage du dessin. Elles ont cherché à savoir ce qui les a encouragés (ou pas) à dessiner.
Comment faire concrètement ?
- Encourager les enfants à jouer librement, en ménageant un accès facile à des matériaux variés qui leur permettent de s’exprimer (en dessinant, collant, peignant, modelant,…) et en les laissant, s’ils le souhaitent, mélanger ces matériaux avec leurs jouets (personnages, briques,…). Cela implique bien sûr que les parents tolèrent le désordre lorsque l’enfant joue et lui apprennent à ranger lorsque les jeux sont terminés !
- Réagir intelligemment aux dessins des enfants quand les enfants les réalisent. Cela ne signifie pas qu’il convient de rester dans leur dos en les assommant de questions ! Par contre, instaurer un dialogue en dessinant soi-même à côté de son enfant peut amener de grandes conversations autour des préoccupations de chacun et peut en apprendre beaucoup aux parents sur l’imagination et les soucis de leur enfant.
résumé par
Johanna Boulanger-Laforge
(Directrice pédagogique de l’efh)